Évolution des lésions de la coiffe

La coiffe des rotateurs est un éventail tendineux continu qui entoure et recouvre, telle une coiffe, la tête de l’humérus (l’os du bras). Composée de 4 tendons, son action est essentielle pour le mouvement et la stabilité de l’épaule. Un traumatisme ou le port de charges de manière excessive ou répétitive peuvent entraîner une irritation de cette coiffe et aller jusqu’à la déchirure. La fréquence de cette pathologie est élevée et augmente avec l’âge. Le tendon le plus souvent abîmé est le supra-épineux. Si elle n’est pas traitée, toute lésion à tendance à s’aggraver. Cette aggravation “naturelle“ d’une lésion du tendon supra-épineux est illustrée ci-dessous.

Il existe une relation entre les différents stades pathologiques de la coiffe des rotateurs. Cette évolution, véritable continuité dans le temps a été démontrée pour le tendon de la coiffe le plus souvent atteint : le supra épineux.

Chaque situation peut s’aggraver et évoluer vers le stade suivant. Il s’agit d’une évolution possible et généralement fréquente mais pas obligatoire. Par exemple, une rupture partielle du tendon peut évoluer vers une rupture dite “transfixiante“ (perforation complète) dans environ 80% des cas, plus ou moins rapidement selon l’âge du patient.

On distingue très schématiquement deux chemins différents qui conduisent un tendon malade à évoluer vers la perforation :

• une évolution marquée par un processus d’usure, traduite par ce qu’on appelle depuis plus de 30 ans un « conflit sous acromial ». Le tendon du supra-épineux entre en conflit avec le plafond de son tunnel : l’acromion. Ce dernier, en cas d’évolution prolongée se défend et créé une apposition osseuse très dure qui apparaît sur les radios sous la forme d’un véritable bec agressif, réduisant d’autant la lumière du tunnel dans lequel coulisse le tendon qui va finir par se rompre sous l’effet d’un amincissement progressif. On passe ici de la « rupture partielle superficielle » à la rupture transfixiante ou perforation.
• une évolution marquée par un processus dégénératif, le tendon s’abîme dans son épaisseur sans intervention d’un phénomène d’usure. Il se produit un clivage à l’intérieur du tendon, « rupture interstitielle » (visible en échographie ou IRM), qui peut évoluer en « rupture partielle profonde ». L’évolution ultime étant ici aussi la perforation de part en part. Les causes sont le vieillissement, probablement les maladies type diabète ou autres et très vraisemblablement une prédisposition génétique.

Les deux évolutions ne sont pas exclusives et il est courant d’avoir un mixage des deux, par exemple une rupture de tendon survenant chez un travailleur de force (usure, excès d’utilisation), mais encore jeune (environ 50 ans), ce qui fait penser à une fragilité excessive d’origine génétique sur ajoutée…